LA MÉRULE (SERPULA LACRYMANS)
La Mérule est un champignon lignivore qui dévore la cellulose contenue dans le bois.
En bref elle se nourrit de bois en provoquant une pourriture cubique. On l’appelle couramment la Mérule pleureuse, la Mérule des maisons et parfois le cancer du bâtiment ou la lèpre des maisons.
La Mérule est un champignon dévastateur qui est responsable de dégâts considérables pouvant aboutir jusqu’à la destruction d’un bien immobilier si l’infestation n’est pas rapidement éradiquée.
La biologie de la mérule
Serpula lacrymans est du genre féminin, il s’agit donc d’une mérule (au féminin) on parle donc de la mérule et non pas du mérule ou d’un mérule comme il est souvent écrit, même sur certains sites spécialisés. La mérule se caractérise par plusieurs stades d’évolution bien distincts. Le Mycélium, les Syrrotes ou cordons mycéliens, le Sporophore, les Spores.
Le Mycélium à l’apparence d’une mousse blanchâtre ou jaunâtre plutôt cotonneuse. Il est responsable de la destruction du bois et provoque cette fameuse pourriture cubique. Le bois est ainsi fortement fragilisé car il devient extrêmement friable et se désintègre littéralement. Parallèlement le mycélium va produire un véritable système d’irrigation pour le champignon, ce sont les syrrotes ou cordons mycéliens. Les syrrotes, de couleurs grises, ont la capacité de pénétrer et de traverser les maçonneries particulièrement par les joints et ainsi infester rapidement l’ensemble d’une structure à la recherche d’eau.
Le Sporophore, de couleur orangée / brunâtre ou rouille, est le fruit du champignon, on parle de fructification et d’organe reproducteur. Celui-ci va générer et disperser les spores par plusieurs millions voire plus. Une légère luminosité est cependant nécessaire pour voir apparaître le sporophore. Selon les plus grands spécialistes en mycologie, 10 cm² d’un sporophore de mérule peut disperser jusqu’à 4 à 5 milliards de spores dans l’atmosphère.


Le développement de la mérule
La mérule a besoin de plusieurs paramètres pour naître et se développer, voici les 3 critères les plus importants :
- Une source d’eau (fuite, infiltration, remontée capillaire, etc.),
- Un confinement des lieux (aucune ventilation par exemple),
- De l’obscurité.
La mérule est capable d’évoluer dans quasiment toutes les conditions atmosphériques intérieures, sa croissance en sera simplement ralentie ou accélérée. Elle appréciera tout de même une température idéale d’environ 12 à 15°C mais résiste aux températures plus élevées ou plus basses.
La mérule a besoin d’humidité pour vivre et s’étendre. Les syrrotes transporteront l’eau pour irriguer le champignon ou sinon l’humidité de l’air ambiant pourra également être absorbée. Si les conditions se dégradent la mérule peut entrer en état de latence plusieurs années avant de reprendre son évolution quand les conditions seront à nouveau propices à son développement.
La mérule peut tout de même mourir si le taux d’humidité du bois est inférieur à 20% ou à l’aide d’une très haute température durant un certain temps. Dans des conditions ambiantes optimales le champignon peut grandir de 12 cm par jour.
L’ammoniaque ou ses émanations peut considérablement accélérer la prolifération du champignon.
Les essences de bois résineux sont privilégiées par la mérule mais elle peut également s’attaquer aux bois feuillus ou au carton et vieux papiers humides. Elle utilise parfaitement les autres matériaux comme supports pour se propager (le métal, le textile, le plastique, le polystyrène, le pvc, le verre, …).
Ne jamais appliquer de javel sur la mérule car cela entrainera une croissance plus forte du champignon.


Les dégâts et les dangers de la mérule
Une infestation de mérule peut parfois être difficile à détecter et prolifère sournoisement avant que l’on puisse visualiser les premiers dégâts, déformation, gondolement, affaissement, effondrement. La mérule va discrètement consommer la cellulose contenue dans le bois jusqu’à sa désintégration complète.
Elle pourra apparaître derrière les plinthes, sur les encadrements de portes ou de fenêtres, les parquets, dans les plafonds ou encore sous les revêtements de sols en passant par les meubles, les palettes et les tas de bois entreposés…
La mérule peut parfois représenter un risque sanitaire pour l’homme notamment chez les sujets asthmatiques. Plusieurs études scientifiques permettent à ce jour d’étayer cette sensibilité. Il existe également un faible risque de pneumonite d’hypersensibilité liée à la mérule.
“Des irritations voire des allergies peuvent être contractées plus particulièrement par des personnes sensibles compte tenu de la quantité de spores diffusées dans l’air par les sporophores (plusieurs millions). Les spores de la mérule sont connues pour être irritantes et pouvant provoquer des crises d’asthme, des rhinites, conjonctivites ou autres irritations des muqueuses” (Source : SEMHV).



Le traitement de la mérule
Avant toute proposition de traitement il est impératif de faire réaliser une analyse mycologique par un laboratoire spécialisé et totalement indépendant. Seul le résultat de cette analyse vous permettra une identification précise du champignon à éradiquer et du protocole à mettre en œuvre.
Nos techniciens procèdent au prélèvement d’un échantillon qui est conditionné et envoyé vers le laboratoire. Après un délai d’étude et d’examen micro et macroscopique variant entre 48 et 72h un rapport d’analyses mycologiques est transmis au client.
Le traitement de la mérule doit être réalisé selon un protocole strict et un certain un savoir-faire professionnel. Une étape manquée ou mal exécutée entraînera une réinfestation des lieux par le champignon.
Nous vous décrivons brièvement les grandes lignes du processus de traitement de la mérule :
- Identifier et éliminer rapidement la source d’eau ou d’humidité,
- Créer une bonne ventilation des lieux,
- Déposer les revêtements afin de laisser respirer les surfaces (attention à la dispersion des spores),
- Retirer et évacuer les boiseries infestées (attention à la dispersion des spores),
- Excavation éventuelle des sols,
- Procéder au brûlage des surfaces (sols, murs, etc.),
- Décapage des murs ou des maçonneries (piquage du revêtement, enduit, plâtre, chaux, etc.),
- Brossage des joints de maçonneries,
- Forage ou perçage de trous dans les jointures des maçonneries,
- Pose des injecteurs ou tubes diffuseurs (selon l’épaisseur des murs),
- Injection du fongicide spécifique dans les murs,
- Pulvérisation du fongicide directement sur les surfaces.

D’où vient la mérule ?
La mérule touche toutes les régions de France, mais la Bretagne et plus précisément le Finistère sont actuellement la région et le département les plus impactés. L’Ouest et le Nord de la France sont en première ligne, mais le Grand Est n’est pas épargné. Les cas recensés d’infestation de mérule se sont multipliés depuis 2015 et les chiffres sont en forte croissance.
Les changements climatiques et le réchauffement de la planète y sont pour beaucoup dans ce phénomène. La dispersion des spores extrêmement volatiles et diffusés dans l’air participe activement au déplacement du champignon.
Le renforcement de l’isolation de nos maisons contribue également à la recrudescence des infestations de champignons lignivores. Les maisons ne respirent plus et emprisonnent l’humidité à l’intérieur.
Les pièces les plus fréquemment infestées sont les caves, les combles, les greniers ou les charpentes.
Les anciennes bâtisses souvent laissées à l’abandon pendant des années, peuvent véritablement être gangrenées sur quelques fois plusieurs étages ou tout comme les remises extérieures.
Si la présence de mérule est avérée, il est obligatoire de déclarer en mairie l’infestation comme prévue à la section 2, articles L. 133-7 à L. 133-9 du code de la construction et de l’habitation.
Exemple d’autres champignons lignivores
Le coniophore des caves (Coniophora puteana)
Le coniophore des caves est très proche de la mérule. La seule différence est que les syrrotes n’ont pas la capacité de pénétrer les maçonneries, elles se propagent donc uniquement en surface.
Asterostroma cervicolor
L’asterostroma cervicolor est un des plus rares champignons destructeurs du bois. Ce champignon peut être trouvé dans ou sur les murs, sur lesquels il développe ses sporophores.
QUAND FAIRE APPEL NOUS ?
Au moindre doute, n’attendez pas car plus vous laisserez passer du temps, plus la mérule gagnera du terrain, détruira vos biens et mettra en danger votre santé. Nous employons des méthodes sécurisées aux résultats prouvés à l’aide de solutions spécifiques dispensées uniquement par des professionnels.
Faire appel à EXTER-PROTEK c’est l’assurance d’un travail de qualité avec un professionnel certifié, à votre écoute et qui vous proposera un accompagnement personnalisé.
Nos techniciens sont formés et connaissent parfaitement la biologie de ce champignon, et sauront donc adapter le traitement le plus adéquat selon le degré de prolifération.
Plus qu’un traitement nos techniciens vous apporteront écoute, conseil et préconisation pour prévenir toute nouvelle apparition.